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mercredi 5 juin 2013

Art du Ukemi


Article paru dans Haru No Soyo Kase en décembre 2004.

Dans l’esprit du Judo des origines, il est dit que la chute est une mort symbolique dont on se relèvera grandi. Mais en combat, chuter : c’est perdre. La différence en Aïkido est que chuter n’est pas perdre, chuter c’est accepter de se sortir indemne d’une technique. Et se sortir indemne n’est pas mourir: c’est vivre.

 
Uke (celui qui subit la technique) développe ainsi l’art du Ukemi, que l’on traduit aussi par brise-chute.

Ukemi s’écrit Uke : celui qui reçoit et Mi : le corps, Ukemi : c’est plus exactement la forme de corps. Ainsi il ne s’agit pas seulement de chuter mais aussi de se mouvoir judicieusement. On peut donc parler d’Ukemi lorsqu’il s’agit d’accepter, parce que contraint ou invité, la conduite au sol et l’immobilisation qui suivra.
Il y a donc une part active d’acceptation de Uke dans la réalisation de l’Ukemi, par soucis du respect de l’intégrité vis à vis de soi-même. Cet aspect est souvent mal compris du débutant ou de pratiquants d’autres Budō qui travaillent sur l’adversité et non sur un partenariat.

En Aïkido, le pratiquant se doit de construire une gestuelle qui lui permettra de subir les techniques en limitant les risques de blessure. Cela commence par l’apprentissage de la brise-chute arrière, puis celle vers l’avant. Au delà, il faudra apprendre à bien se positionner pour pouvoir conserver une saisie, un point de contact ou encore pour limiter un risque d’Atémi de la part de son partenaire.
L’Ukemi est ainsi une capacité que l’on va développer progressivement et qui va éduquer notre gestuelle dans un but de préservation de l’intégrité physique. Cette capacité est alors tout aussi importante que l’apprentissage des techniques, elle lui est d’ailleurs complémentaire.

Uke forme alors avec Tori (celui qui réalise la technique) les deux faces indissociables de la pratique de l’Aïkido.

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