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lundi 8 septembre 2014

Symbolique des niveaux de transmission de l’École Shin Do Aïki Ryu.

En tant que professeur, je ne suis pas seulement un relais entre l'enseignement que j'ai reçu et celui que je dispense, je suis aussi un filtre par lequel je transmets que ce que j'ai suffisamment intégré, le reste restant en suspend le temps de décanter. Je suis conscient qu'il peut m'arriver de laisser passer certains enseignements en les déformants par ma propre perception, c'est pourquoi j'accorde une place importante et une attention particulière aux fondamentaux qui sont les gardiens de la transmission, révélant en temps voulu les enseignements nécessaires à la compréhension des principes techniques ou philosophiques indissociables à la pratique d'un Do.

Pratiquant plusieurs disciplines et vouant ma vie au Budo, j'ai aussi conscience que mes enseignements vont parfois au-delà d'une seule transmission, une voie révélant l'autre. Lorsque j'enseigne l'Aïkido, voie pacifiste par définition, je ne peux m’empêcher de conserver le coté martial sans lequel la pratique perdrait de sa sincérité ou de son efficacité. Ma technique de Ken embrasse les voies de l'Aïki-Ken, du Ken-jutsu et du Iaïdo, elle ne peut se satisfaire d'un à peu près satisfaisant excusé par « une adaptation de la pratique de l'Aïkido avec un Ken ». C'est pourquoi, lorsque j'ai pris la décision de transmettre mes enseignements en donnant un nom à mon École, Shin Do Aïki Ryu, j'y ai inclus une progression basée sur les anciennes écoles avec plusieurs niveaux d'acquisitions : l'Oku Iri Sho, le Shoden, le Chuden et l'Okuden.


L'Oku Iri Sho est le premier niveau acquisition. C'est l'étape où l'étudiant est rentré par l'esprit et par le corps dans l'étude de la technique. À ce stade, le pratiquant a acquis un minimum de bases qui lui permettent d’approfondir ses connaissances.

Le Shoden est la transmission « du début ». Les bases sont acquises mais sont loin d'être maîtrisées. L'étudiant doit continuer à pratiquer sans relâche jusqu'à ce que le corps intègre les formes techniques.

Chuden est la transmission « moyenne ». à ce stade, une certaine aisance dans les applications techniques permettent au pratiquant d'adapter son travail à des formes techniques plus complexes ou différentes que celles pratiquées.

Okuden est le dernier niveau de transmission qui comprend une compréhension supérieure de la technique éclairant le pratiquant sur les enseignements cachés qui ne sont pas en fait dissimulés mais non-accessibles aux niveaux inférieurs. Le pratiquant a atteint un niveau de maîtrise qui lui permet d'aller au-delà des formes techniques. L'esprit et le corps sont libres et s'ajustent à toute situation.


Pour l'apprentissage technique du travail des armes, la progression s'agence selon éléments dont les noms ne désignent pas les tant formes techniques que les principes qu'ils contiennent.

日の出, Hinodé, le lever du soleil est le premier niveau qui correspond à la base technique ainsi qu'à la philosophie qui doit naître dans l'esprit de l'étudiant.

波返し, Nami Gaeshi, le reflux de la vague enseigne comment utiliser les éléments mis à disposition pour retourner les forces adverses contre elles-mêmes.

滝落とし, Taki Otoshi, la chute de la cascade, représente une étape où le pratiquant est apte à utiliser la technique de manière rigoureuse.

山嵐, Yama Oroshi, la tempête en montagne, apprend à gérer le stress engendré lors de situation particulièrement complexes et où il faut utiliser les enseignements reçus à bon escient.

山の隠れ道, Yama No Kakure Michi, le sentier caché de la montagne, ouvre la porte vers la maîtrise technique dans le respect des principes philosophiques inhérents à la voie du Budo.

春のそよ風, Haru No Soyo Kase, la brise de printemps, adoucie la technique sans toutefois lui faire perdre de sa fermeté, la tempête est devenue une légère brise.


平水, Hei Sui, les eaux paisibles, reflètent un état d'esprit où la vision, l'adaptation et l'anticipation permettent d'agir avec un sentiment permanent de sérénité.

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