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lundi 27 février 2017

Le syndrome du petit chef ou l'illusion d'Être.

La Voie du Budo est une voie de réalisation de l'Être, mais elle peut être une voie de perdition. L'éternel combat entre le bien et le mal s'invite aussi dans nos disciplines martiales. Les valeurs fondamentales s’éclipsent parfois pour laisser la place à des pseudo-idéaux qui ne servent plus la discipline mais l'Ego du pratiquant.

Dans le Budo, l'ennemi n'est pas l'autre : il est soi-même.

Dès lors que le pratiquant s'engage avec sincérité sur la Voie, il n'aura de cesse de se combattre lui-même et d'éviter tous les pièges que son Ego façonnera pour alimenter son insatiable appétit d'autosatisfaction.
Le combat durera toute la vie et gare aux pratiquants qui baisseront leur garde : l'Ego, même dompté, veille toujours et peut reprendre le dessus jusqu'au dernier souffle.


Tout au long de la progression, le « Je », indispensable à la construction de soi, se confronte à « son précieux Soi ». La frontière entre reconnaissance des progrès accomplis et auto-satisfaction reste perméable.

Lorsque le pratiquant se voit confier des responsabilités techniques ou administratives, son statut change. L’Ego à l’affût peut y voir une porte ouverte pour conquérir le Soi qui se sent plus important parce qu'il dirige ou organise. Alors il commence à alimenter la soif d'un Soi plus grand, plus fort, plus « chef ». Le petit chef rêve à devenir un grand chef.

Mais vouloir être n'est pas être. Alors les dérives s'invitent : diviser pour mieux régner, édicter de nouvelles règles (surtout pour soi), dompter avec le bâton ou la carotte, exclure ceux qui contreviennent... bref, devenir un mauvais chef ! Et perdre de vue la Voie !

Les petits chefs sont nombreux, les grands le sont moins. Les vrais chefs ne sont pas ceux qui s'autoproclament chef, mais ceux qui sont reconnus et appréciés comme tel.


Chacun sa route, chacun son chemin... Pour ma part, je préfère pratiquer.

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